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Depuis plusieurs années maintenant, TikTok est une des applications les plus populaires au monde, surtout chez les jeunes générations. Mais au-delà de son succès auprès des utilisateurs, l'application suscite également de nombreuses inquiétudes en matière de sécurité et de confidentialité. En effet, elle est régulièrement accusée d'être un outil d'espionnage à grande échelle pour le compte de la Chine, ce qui a conduit plusieurs gouvernements et institutions à prendre des mesures contre elle.

Dernier en date, la Commission européenne a récemment demandé à ses 33 000 employés de supprimer l'application de leurs téléphones d'ici le 15 mars. Cette décision a été motivée par des craintes de sécurité liées à la possibilité que TikTok collecte des données personnelles des utilisateurs, qui pourraient ensuite être exploitées à des fins malveillantes. En effet, l'application a accès à de nombreuses informations sensibles, comme le micro, les photos ou encore la géolocalisation.

Cette décision de la Commission européenne s'inscrit dans un contexte plus large de méfiance envers TikTok, qui est régulièrement accusée de servir les intérêts du gouvernement chinois en matière de surveillance et de propagande. En 2020, les États-Unis ont ainsi lancé une enquête sur l'application pour déterminer si elle constituait une menace pour la sécurité nationale. Cette enquête a abouti à une interdiction de l'application dans plusieurs institutions gouvernementales, dont le Sénat et la Chambre des représentants.

La même année, l'Inde a également banni TikTok de son territoire, en réponse à une altercation meurtrière entre les forces armées indiennes et chinoises à la frontière himalayenne. Depuis lors, TikTok a également été interdit dans plusieurs autres pays, notamment en Australie et au Japon. Ces interdictions reposent toutes sur des craintes de sécurité et de confidentialité, ainsi que sur des soupçons d'espionnage pour le compte de la Chine.

La question de la sécurité des données des utilisateurs est d'autant plus sensible que TikTok est détenue par ByteDance, une entreprise chinoise qui est soumise à la législation chinoise en matière de sécurité nationale. Cette législation oblige les entreprises à coopérer avec les services de renseignement chinois et à fournir toutes les données qui leur sont demandées. Cela a conduit certains experts à s'inquiéter des risques d'espionnage à grande échelle qui pourraient être associés à TikTok.

Les accusations d'espionnage contre TikTok sont donc loin d'être infondées, et elles ont été renforcées par plusieurs affaires récentes. En 2020, deux journalistes australiens ont ainsi été arrêtés en Chine et accusés d'espionnage, après avoir diffusé un reportage sur la répression des Ouïghours dans la région du Xinjiang. Selon certains rapports, les autorités chinoises auraient utilisé des données collectées par TikTok pour les identifier et les localiser.

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